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En recherche de la dégénération

Les moyens de communication se développent vite, et c'est normal. Les gens d'aujourd'hui ne peuvent plus s'imaginer sans l'Internet. Ce qu'on devait autrefois rechercher par des bibliothèques et par des connaissances est maintenant accessible en deux cliques de la souris. Le Web a entravé le monde entier. Mais n'est-il pas déjà trop ressemblant à un réduit abandonné ?

L'arrivé des moteurs de recherche a tué la raison. L'activité personnelle des utilisateurs du Web se réduit au zéro. L'Internet est généralement utilisé d'une façon bien utilitaire : on tape quelques mot clé dans une fenêtre de recherche, on jette un coup d'œil sur quelques page offertes, on en extraite l'information cherchée, et rien en outre. Personne ne s'intéresse de ce qu'il y a de plus sur le site. Pourquoi ? Il est plus facile de composer un autre mot dans la fenêtre de recherche.

Il arrive même que les gens manquent de trouver ce qu'ils veulent en suivant un lien bien pertinent. Les pages web modernes ont l'organisation compliquée, elles montrent le contenu d'une manière dynamique, dépendant des actions de l'utilisateur. Mais c'est exactement l'action que l'utilisateur cherche à éviter ! Il veut tout à l'instant, sur une assiette avec une bordure d'or ! Une situation anecdotique : un français cherche le site de peintre Guy Levrier et tombe sur une page en anglais sur un site miroir ; il ne peut pas s'aiguiller au français car il n'a pas envie de regarder pour le lien approprié ; il est bien dérangé par la publicité abusive chez Ucoz, mais il ne voit pas le lien au site principal qui est libre de toute publicité. Les visiteurs ne lisent pas sur la page visitée, ils y cherchent seulement leur mots clés...

Le mot même " navigateur " a perdu son sens original. Les internautes de jadis essayaient les liens sur les pages, ils naviguaient le Web en se le découvrant de leur propre façon unique ; aujourd'hui le caractère hypertexte des pages web est de nulle importance, on est bien satisfait avec une présentation plate ordinaire. Le Web est le même à tous ; il est tel comme se le peint un google.

Les navigateurs se transforment au l'appendice des moteurs de recherche, aux consoles recherche tout simplement. Finalement, ils vont disparaitre comme des logiciels indépendants, en devenant des composants des autres logiciels, une fonction de l'espace de travail (comme Microsoft l'a il y a longtemps supposé).

Et puis, peut-être bien, on viendra à intégrer les moteurs de recherche juste dans les cerveaux, pour qu'on ne s'occupe de n'importe quoi, mais qu'on l'écoute toujours, la voix d'autre part.

J'admets qu'il puisse être pas mal. Mais je plains ces idéalistes naïves qui cherchaient à se trouver dans le monde par l'Internet. On n'y peut jamais trouver que des banalités.


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