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Le marasme éco

Point n'est besoin d'expliquer à une personne cultivée et réfléchie que des " recherches " écologiques, aussi que des actions environnementalistes spectaculaires, sont sponsorisées par certains milieux économiques et ne servent qu'aux buts de la compétition de marché. Il n'y a pas de vraie science au fond, rien outre pure propagande.

Bien sûr, en soi, la surveillance continue des changements environnementaux potentiellement dangereux pour les gens peut être d'une importance vitale, objectivement nécessaire et parfois même utile. Ce qui il y en a de douteux, c'est la présomption mal fondée que tous changements pernicieux découlent de l'activité humaine ; il est tacitement entendu que toutes chose naturelles sont bonnes, tandis que les produits de nos mains ne sont que l'instigation diabolique. Qu'est-ce que c'est donc, l'être conscient, et quelles de ses traits constitutionnels sont si contraire au mode de vie sain? De l'autre côté, l'environnement artificiel qui a été l'aspiration générale de la civilisation humaine pour millénaires, pour tout le sens de confort et sécurité, porte aussi des risques considérables, et le thème de l'écologie de communications, du design, de l'activité ou des contacts personnels mérite le même souci que des rivières à sec ou des animaux disparus. Bien plus, c'est l'écologie de la culture dont il faut toujours commencer (la protection de l'humanité des écologues commerciaux y compris).

On nous essaie à convaincre que le progrès de la science et des technologies rompe l'équilibre global fragile, que les fruits de nos efforts sont à la plupart funeste pour la nature. Au sens particulier, c'est vrai, parce que la destination même de la raison c'est exactement la transformation de la nature sauvage en une autre nature, fondée en raison, bien cultivée. Mais une recréation pareille de la nature est sensible et intelligente, elle n'a rien en commun avec l'irresponsabilité et le gaspillage, elle n'est pas spontanée, elle est toujours prête à neutraliser des conséquences des échecs possibles. Ce qui est ostensiblement dénoncé par les écologues bourgeois c'est plutôt le manque de la raison, un niveau très bas de la culture, une façon naturelle de la majorité sous-développée de traiter la nature.

Par exemple, on dit qu'il y a plus de plastique et fer-blanc dans les océans que de poisson. Les écrans nous terrorisent par la propagande professionnelle, les images des forêts pollués et des boîtes vidés au fond même de la Fosse des Mariannes. Les masses sont donc à croire que la production et utilisation des boîtes, des bouteilles ou des sacs en plastiques soit une source majeure de pollution, et qu'il faille l'abandonner vite en faveur d'emballage biodégradable (qui va se prouver aussi nocif un peu plus tard, pour que les promoteurs de marché aient une autre chose à combattre).

Où est la logique ? On pourrait s'imaginer que le plastique ait le pouvoir de se précipiter vers la mer, sauter dans les ondes de la falaise et nager en une manière bien obstinée jusqu'aux endroits le moins pollués. Ou, peut-être, les bouteilles et les boîtes à conserves peuvent-elles faire des survols longs seulement pour se répandre par les maquis vierges ? Non, pas du tout. Quand on trouve un emballage vide sur une clairière ou en plein Pacifique, cela veut dit que quelqu'un l'y a livré et laissé. Une personne de raison, peut-elle agir comme ça ? Jamais. Donc, c'était un sauvage, un être trop naturel, mal élevé, non-cultivé. Par conséquent, ce n'est pas l'emballage à opposer, mais avant tout la nature sauvage qui est encline à se détruire, bien que au moyen des produits d'industrie.

Un encore exemple : les appels de supprimer l'usage du papier, parce que son production dépense nos forêts, actuellement trop réduits, et le procédé industriel est lié à une chimie loin d'être entièrement innocente. Bon, même si le façonnage des plaques de terre cuite et des stèles en pierre pour des inscriptions cunéiformes était un sommet de pureté écologique, on ne pourrait pas rester toujours sur cette étape. Mais l'apprêt de vélin et la filature de soie supposent déjà traitement chimique, et ce n'est pas bien évident qu'une fabrique moderne de pâte et de papier soit plus polluante (en un sens relatif, par l'unité du produit). D'autre côté, l'usage raisonnable de papier pourrait presqu'éliminer le dommage. Considérez que 90% des matières imprimées ne sont que la publicité (propagande politique y compris), les tirages excessifs des livres, des journaux et des revues, des copies multiples des documents, des certificats, des bulletins, des affiches... Coupez tout ça, et les forêts resteront intacts ; abandonnez aussi l'habitude barbare de laisser papier tomber n'importe où, et le papier ne fera jamais du tort à la nature. La conclusion logique : ce n'est pas la production de papier (ou d'autres choses utiles) qui est délétère, c'est la difformité du système économique dominant qui favorise le gaspillage des ressources et restreint le développement culturel de la planète.

Qu'est-ce que les " défenseurs de la nature " nous offrent en échange ? Le même vieux slogan : arrière ! aux cavernes ! A ce qu'ils disent, le passé était tout naturel, pure et sain. Donc, essayons de se passer des acquis de la science, revenir à l'état heureusement primitif, pour que nos corps parfaitement écologiques puissent nourrir la flore et la faune à venir sur la planète stérile.

En fait, c'est tout mensonge. Il n'y avait jamais eu d'Age d'or. Nos ancêtres crevaient de toutes sortes de maux, de faim et de privations, de l'environnement insalubre et de sous-développement technologique. La sauvagerie devenait la barbarie des guerres et la cruauté des épidémies, menait à l'autodestruction. En passant des technologies modernes, on est à reprendre ceux d'autrefois, beaucoup moins efficaces et donc plus polluantes. Des actions massives pour se refuser n'importe quoi se réduisent en somme à une charge additionnelle sur la nature à cause de la dépense abusive des ressources et des efforts.

Par exemple, quand on ne veut pas d'automobile pour se déplacer et expédier ses frets, on est contraint aux autres moyens de transportation, avec une augmentation considérable des frais. Quand on est trop préoccupé par l'économie de l'électricité et éteint les lumières à la maison, des autres sources de lumière doivent remplacer les lampes électriques (pourvu qu'on n'aille pas compléter définitivement sa vie), et cela coûtera plus cher à la nature. Les journalistes peignent des images exaltées de quelqu'un qui produit l'électricité par ses mouvements physiques (en marchant, ou en tournant les pédales). On le présente comme une source de l'électricité bien écologique et presque gratuite, donc il faut seulement se donner la peine pour avoir le minimum essentiel. Mais, sous l'aspect technologique, cela ne signifie que le remplacement de l'usine électrique moderne par la traction musculaire primitive, le retour au passé il y a longtemps surmonté. Le rendement de un homme en fonction d'un générateur électrique est incomparablement inférieur ; par conséquent, plus de ressources engagées va aux terrils, donc l'environnement plus pollué. En fait, un être vivant a au moins le besoin de boire et manger ; le plus il y a de travail musculaire, le plus fortes sont la soif et faim. C'est à dire, on transforme l'aliment à l'énergie musculaire, et puis convertit partiellement cette réserve en un mouvement mécanique utile. Ce procédé à étapes multiples ne peut absolument pas achever l'efficacité et pureté des centrales énergétiques modernes.

Renonçant aux acquisitions de la culture ne cure jamais les mal écologique ; ainsi, on peut seulement les aggraver. Pas besoin de se priver de n'importe quoi ; mais un être conscient doit s'attacher à la consommation raisonnable, sans trop acquérir et trop dépenser, en complémentant les technologies efficaces de production par des moyens autant efficaces de l'utilisation. En ce cas, le développement technologique va faire pousser la conscience humaine, pour emmener l'humanité de un état primitif et sauvage à la culture de la raison. Les attitudes environnementales vont changer ainsi que les mœurs. Le même intérêt croissant aux problèmes de la qualité de l'environnement (également naturel ou artificiel) est déjà une indication de cette tendance. Aujourd'hui, ce ne sont qu'une matière de la spéculation commerciale. Mais, en vue de l'économie du marché de plus en plus supprimée, l'écologie va retrouver sa mission principale, la cherche des voies de la réorganisation du monde pour la raison.

Il est bête de défendre la nature en essayant de geler le courant de temps. L'univers est toujours en mouvement, il fait disparaître l'un pour donner naissance à l'autre. Rien n'est permanent. Tout arrêt, c'est la mort. Avec ou sans le genre humain, le monde se changera. On a beau garder les moments les plus impressionnants de la vie ; ils doivent disparaître comme tous les autres. Les paysages vont se transformer, les animaux et les plantes sont à perdre, et une société cèdera sa place à l'autre. La raison est à guider ces changements plutôt que les bloquer. La nature sauvage se met à bas ; les humaines sont à juger et décider, abandonner et trouver, rêver pour avancer le progrès, mais ne jamais le faire la petite monnaie du jeu de bourse.


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