[P. J.] [RU] [EN]

Bien armé, donc coupable

On dit souvent, que la bonté doit avoir des poings forts pour lutter contre la mal, et mieux la bien est armée, moins sont les chances du mal à proliférer. Cette position sous-entende quelques assertions fortes qui semblent d'être entièrement fausses.

Tout d'abord, on assume que le bien et le mal sont distingués d'une manière absolue, et qu'il suffit de supprimer le mal pour avoir automatiquement plus du bien. Mais c'est évidemment faux, parce que la séparation du bien du mal est idéologiquement saturée, et elle change d'un période historique à l'autre. Conséquemment, on peut facilement prendre le mal pour le bien, et le bien pour le mal, donc on n'est jamais sûr à propos de ce qu'il faut exactement supprimer. De plus, la même chose peut avoir des aspects du bien et des aspects du mal, et c'est seulement en le développement historique, qu'on décide sur la dominance générale d'un d'eux. Le bien et le mal sont les deux côtés du même, et on ne peut pas éliminer l'un sans éliminer l'autre.

Alors, l'acte même de la suppression de l'opposé est déjà un cas de la violence, et le danger principal de toute violence c'est qu'elle peut facilement tourner contre sa source. La violence ne peut produire que plus de violence, à moins qu'elle ne soit pas contrôlée par une force constructive bien plus puissante. Mais une force pareille ne devrait pas agir dans les intérêts d'un groupe contre l'autre ; autrement elle détruirait le fondement même de la socialité, et perdrait donc son caractère constructif.

La lutte pour l'existence, ce n'est pas humaine. Elle appelle à l'origine animale des gens et les lois cruelles de l'évolution biologique, qui n'ont rien à faire avec l'humanisme et la raison. Tandis qu'on lutte, on est un animal. Le moment qu'on cesse à lutter et commence à produire de chose universellement utiles, on devient un être conscient.

Psychologiquement, mieux quelqu'un est armé, plus il est tenté à exercer sa pouvoir. D'avoir un fusil, c'est dangereux, parce que le fusil va faire feu tôt ou tard, soit il non prémédité. Quand on étudie des arts de combat, ça le fait se sentir mieux protégé et donc peut provoquer des actes volontaires incompatibles avec la raison. Quand on a obtenu à son disposition une nouvelle arme, ça le fait oublier les intérêts de ceux qui n'ont pas de défense adéquate.

Je ne nie pas toute nécessité de la lutte et de la défense. J'indique seulement que tout cas de lutte, n'importe quelle motivée et justifiée, c'est une manifestation des rudiments de l'animal dans les humaines, et qu'il faut les garder sous un contrôle conscient le plus sévère jusqu'à leur élimination totale. On ne peut pas rester propre en vivant dans la boue, mais on peut au moins essayer à réduire la saleté à un niveau le plus bas possible, en devenant moins sale si non plus propre. Pour qu'on soit vraiment conscient, il faut établir un ordre global éliminant le même besoin de la lutte ; dans le monde imparfait d'aujourd'hui, toute la créativité humaine est à viser ce but suprême.


[Observations assorties] [Unisme]